Une marque est aujourd'hui appelée à évoluer dans un biotope numérique complexe. Pour savoir ce qu’elle représente pour le consommateur d’aujourd'hui, il est important de comprendre comment elle s’insinue dans notre esprit.
Daniel Kahneman, économiste, psychologue et prix Nobel, affirme que notre cerveau se compose de deux circuits différents :
- Le circuit n°1 est celui des décisions rapides et intuitives. C’est lui qui conditionne la plupart de nos choix de marques. Par nature, une marque est émotionnelle.
- Le circuit n°2 incite l’individu à réfléchir, à comparer et à faire des choix posés. Le consommateur d’aujourd'hui prépare ses achats numériques, compare les produits et les prix, et finit par faire un choix rationnel. Cette rationalité représente une grande menace pour nos marques.
Tout comme les ordinateurs, nos cellules grises intègrent de multiples algorithmes, qui fonctionnent à très haute vitesse. Le choix des marques se fait aussi en fonction d’algorithmes. Le modèle classique est le suivant :
- Familiarity. Les marques sont familières. Les choix sont effectués sans même réfléchir. -> « Je veux acheter un jeans, donc je pense à Levi’s. »
- Predictability. Les marques sont prévisibles. -> « Si je commande un Coca-Cola à Buenos Aires, il sera similaire à celui que l’on me sert à Paris. »
- Participation. Le statut procuré par un produit ou une marque. -> « Je lis Le Monde et je regarde Arte, car cela ‘fait bien’ en société ».
Avec l’émergence du numérique, de multiples raccourcis digitaux minent les algorithmes classiques. Quelque 95% de nos décisions étant intuitives, l’objectif premier pour les marques est de se maintenir dans le circuit n°1. Pour les architectes de marques, le défi est donc clair : comment amener le consommateur à choisir ma marque intuitivement, et donc rapidement ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre comment fonctionnent les raccourcis numériques.