Saskia Schatteman
Saskia Schatteman
10/08/2021
Les Flamands sont gâtés, car ils disposent d’un très large éventail de contenus télévisuels locaux, gratuits et de haute qualité. Tant la VRT que les acteurs commerciaux consentent des investissements considérables dans ces contenus, et ce dans un paysage médiatique caractérisé par une présence très active de grands groupes internationaux. Pour être en mesure de continuer à proposer du contenu gratuit, les médias locaux se sont mis en quête d’une formule leur permettant de préserver leur business model. C’est à l’issue de cette démarche que les groupes de diffusion et les opérateurs de télécom ont décidé de collaborer à la mise en place d’un modèle durable pour les télévisions locales.

Les téléspectateurs flamands souhaitent pouvoir continuer à regarder des émissions et contenus de haute qualité sur les chaînes flamandes. Or, les contenus des acteurs locaux sont majoritairement financés par la publicité, et ce alors que les contenus internationaux sont généralement payés par l’utilisateur lui-même, notamment via des abonnements (Netflix, etc). En raison des progrès de la technologie, les téléspectateurs ont désormais la possibilité de skipper aisément les écrans publicitaires, avec pour conséquence de mettre en péril le modèle des contenus gratuits. Au point qu’il est aujourd'hui presque impossible aux acteurs locaux de continuer à garantir des contenus de qualité.

Les acteurs du secteur médiatique belge se sont donc mis en quête de solutions nouvelles leur permettant de continuer à choyer leurs téléspectateurs. Le résultat ? Un modèle uniforme et durable pour la publicité télévisée, assorti de règles standardisées relatives aux écrans publicitaires.

Concrètement ?

Grâce à ce modèle, les téléspectateurs pourront non seulement continuer à bénéficier de contenus de choix, mais les annonceurs en recueilleront également les fruits : la publicité associée à une émission deviendra ‘unskippable’, d’où un surcroît d’efficacité pour leurs campagnes. Concrètement, les diffuseurs et les opérateurs télécoms belges sont convenus ce qui suit :
 

  • Lorsque vous souhaitez visionner une émission enregistrée sur votre décodeur, cette émission sera précédée d’un écran publicitaire d’une minute, que vous ne pourrez ‘passer’ (unskippable).
     
  • Lorsque vous visionnez une émission via la fonctionnalité ‘à la demande’, la publicité ne pourra pas être passée en accéléré, mais bien le contenu de l’émission en elle-même.

Telenet appliquera ce nouveau modèle dès septembre sur les chaînes de DPG et SBS. Le déploiement à la VRT et sur les chaînes francophones se fera dans le courant de l’automne. Dans le cas de la VRT, il s’agit du billboard sponsoring TV, des messages d’intérêt général à la TV, des campagnes auto-promo et des messages vidéo AVOD sur VRT NU. Quant à l’opérateur Proximus, les négociations sont en cours.

La VRT aussi soutient le nouveau modèle TV

Frederik Delaplace, CEO de la VRT: « Depuis plusieurs décennies, les acteurs médiatiques flamands parviennent à proposer aux téléspectateurs un éventail de contenus locaux de qualité et diversifiés. Pensons par exemple aux séries Undercover et Blackout, ou encore à des productions très populaires comme Down The Road et FC United. Les habitudes de consommation médiatique changent toutefois à un rythme accéléré, ce qui met en péril le financement des contenus. À la VRT, nous estimons qu’il est important de préserver cet écosystème médiatique, et ce via une approche collaborative. Nous apportons donc avec plaisir notre pierre à l’édifice, dans les limites de ce que la VRT est autorisée à faire en matière de communication commerciale, en soutenant le nouveau modèle publicitaire de nos collègues flamands. Nous pensons que cette démarche donnera un ballon d’oxygène à l’ensemble du secteur et lui permettra de continuer à proposer des contenus diversifiés et de qualité aux téléspectateurs flamands. »